Dialogue : À déguster sans modération
On date souvent les troubles alimentaires féminins des années 1970 quand apparaît le diktat de la minceur, mais l’injonction pour les femmes à s’entourer de nourriture sans manger est bien plus ancienne. Récit-enquête, Mangeuses Histoire de celles qui dévorent, savourent ou se privent à l’excès (Les Pérégrines) de Lauren Malka, tente d’apporter quelques miettes d’espoir dans un monde d’affamées.
Dans sa dystopie, Dès que sa bouche fut pleine (Flammarion), Juliette Oury nous propose un monde où la place du sexe et celle de la nourriture sont inversées. Manger des choses savoureuses et cuisiner sont devenus des plaisirs coupables, alors que l’État préconise trois rapports sexuels par jour avec des collègues, entre ami.es ou encore au travail.
Toutes deux parleront des relations de domination, des codes sociaux à travers le prisme du désir et de l’appétit qui, en définitive, ont les mêmes sources.